ボードワン・ヴェール&ダフネ・ビイガ・ヌワナク
2026/12/31

プロフィール
Formé·e·s à la philosophie, Daphné Biiga Nwanak et Baudouin Woehl se sont rencontrés à l’École du Théâtre National de Strasbourg et travaillent en duo depuis sept ans. Leurs créations mêlent théâtre, musique et danse. Leur recherche explore l’écriture de narrations et la création de dispositifs traduisant des outils théoriques en performance, autour des notions d’images et d’émotions, pensant leurs œuvres comme des fenêtres pour percevoir le monde plus intensément. Leur dernière création, Maya Deren (2023), interroge la possibilité d’un regard partagé dans un monde fragmenté. Parallèlement, le duo a mené un cycle de conférence-performances sur l’histoire des émotions, émettant l’hypothèse que le théâtre pouvait raviver des émotions du passé aujourd’hui disparues. Leur premier film documentaire est en post-production et le duo prépare leur prochaine œuvre, Vasari (titre provisoire). En 2025, Daphné reçoit le Prix de la révélation théâtrale du Syndicat de la critique.
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Baudouin Woehl
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Daphné Biiga Nwanak
プロジェクト
GOZE/GAZE (瞽女/ゲイズ)
Pratique du chant itinérant au Japon - entre performance et esthétique handie
Avec GOZE/GAZE (瞽女/ゲイズ) Daphné Biiga Nwanak et Baudouin Woehl entendent partir sur les traces des Goze – musiciennes non-voyantes ayant traversé l’Histoire du Japon rural. En se situant à la croisée de la musique et du théâtre, cette recherche interroge la manière dont les Goze, en façonnant une itinérance chantée à travers les siècles, permettent d’envisager le dépassement de la question de la représentation du handicap par la mise en valeur d’une esthétique « handie » en soi, telle qu’elle existe au Japon. Celle-ci ouvre la voie à la représentation des autres minorités auxquelles appartenaient également ces figures séculaires (femmes, précaires, ruraux, etc.), entretenant un dialogue aigu entre tradition et question liée à la scène contemporaine. Pendant leur résidence, Daphné et Baudouin consulteront des archives, rencontreront des artistes en situation de handicap, des pédagogues et des chercheurs afin de saisir les coordonnées sensibles avec lesquelles se produisaient les Goze. Parallèlement, le duo travaillera à la création d’un dispositif performatif et interdisciplinaire permettant ce partage perceptif et proposant une forme spectaculaire qui reléguerait paradoxalement le visuel au second plan.

L’énième portrait d’une femme africaine (film), ©Daphné Biiga Nwanak

Maya Deren, ©Mathilde Delahaye