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ディアンヌ・デュフール

美術評論/キュレーション
2026/01/01 
 2026/12/31

プロフィール

Diplômée de l’Institut d’Etudes Politiques de Paris (Science Po) en 1988.

Directrice Europe de Magnum Photos de 2000 à 2007, Diane Dufour a été commissaire de nombreuses expositions, dont L’Image d’après à la Cinémathèque Française en 2007. En 2010, elle crée LE BAL avec Raymond Depardon, convertissant un ancien cabaret des années folles derrière la Place de Clichy en un espace dédié à l’image contemporaine (photographie, cinéma, vidéo), co-dirigé depuis plusieurs années avec Christine Vidal.

Diane Dufour est une commissaire reconnue pour des expositions/publications de recherche créées à son initiative et souvent menées en duo (Anonymes, l’Amérique sans nom (2010) avec David Campany, Topographies de la guerre (2011) avec Jean-Yves Jouannais, Image à Charge, la construction de la preuve par l’image (2015) avec Eyal Weizman, Renverser ses yeux- Autour de l’Arte Povera (2022) avec Quentin Bajac et Giuliano Segio…) qui ont fait la singularité et la renommée du BAL.

Passionnée par la photographie japonaise de la seconde moitié du XXème siècle, plusieurs de ses commissariats ont exploré et contribué à faire découvrir la photographie japonaise en Europe avec des projets tels que Tokyo-E, trois générations de photographes japonais : Watake, Takanashi, Kitajima (2011), Provoke entre Contestation et Performance (2016), Yasuhiro Ishimoto-des Lignes et des corps (2024).

Tant dans l’élaboration de leur installation/exposition au BAL que dans la conception d’une première publication, de nombreuses figures de la création émergente ont été accompagnées par Diane Dufour, notamment Mohamed Bourouissa, Clement Cogitore, Noémie Goudal, Joanna Piotrowska, Marie Quéau, Hannah Darabi, Eric Ming Cuong Castaing, Yasmina Benabderrahmane.


プロジェクト

FALLEN FROM GRACE
Désir et transgression dans la presse illustrée japonaise après-guerre

La photographie japonaise, célébrée dans le monde entier est peu connue du public sous un angle pourtant fondamental : la page imprimée, et notamment la presse illustrée à grands tirages, véritable laboratoire de création visuelle expérimentale dans les années d’après-guerre, au même titre que l’édition. A cette période clé du Japon moderne, la page plus que le mur s’est avérée le support idéal des photographes et artistes visuels pour concevoir, créer et diffuser de nouveaux langages photographiques, analyser et débattre des questions théoriques autour des enjeux de la représentation et aborder des sujets qui étonnent un œil contemporain par leur caractère libre, transgressif, parfois même extrême. Le corps intime, le corps politique, le corps marginal : la recherche portera principalement sur toutes ces incarnations du désir, de la violence et de la transgression, dans un cadre pourtant très contraint de l’occupation américaine puis d’une censure non officielle mais toujours opérante après 1952. Comment un peuple anéanti après la défaite, dominé par une puissance étrangère qui impose un processus de mutation et de standardisation accélérées n’épargnant ni les corps, ni les valeurs ni les désirs, a-t-il pu générer et diffuser à grande échelle de telles images ? Le corps du photographe devient également durant ces années l’objet de nombreux essais visuels : à la fois filtre d’une réalité passée au crible d’une sensibilité exacerbée et incarnation de la seule figure légitime à renier morale et préjugés dominants, celle de l’artiste. La page imprimée devient media et aussi mass media. Au-delà des revues confidentielles ou obscures, la presse à grand tirage (Asahi Camera, Nippon Camera, Camera Manichi…) contribue largement à la création, la publication et la diffusion d’innovations formelles visuelles et sera examinée attentivement. La recherche sera guidée à la fois par la beauté, la singularité et l’audace des publications les plus transgressives pour l’époque et les multiples interrogations que leur apparition suscite : de quoi ces images sont-elles en réalité l’expression ? quels processus et autorités ont permis leur diffusion ? quelles controverses ont-elles provoqué à l’époque ? Comment le support de la page imprimée a -t-il déterminé en partie la création de ces images elles-mêmes ? Recherches menées en collaboration avec Ivan Vartanian (commissaire nippophone, vit et travaille à Tokyo, auteur de « Japanese Photography magazines 1880s-1980s », GOLIGA)

Livre « PROVOKE BETWEEN PROTEST AND PERFORMANCE » (Steidl, 2016)

Vue de l’exposition au BAL « ISHIMOTO, DES LIGNES ET DES CORPS » juin-décembre 2024