チャーリー・オーブリー&ヤスミン・タンドジャウィ

Yasmine Tandjaoui (Alger, 1984) est architecte-urbaniste et photographe. Diplômée de l’École polytechnique d’architecture et d’urbanisme d’Alger, de l’Institut français d’urbanisme et de l’ENSA Paris-Belleville, elle est actuellement responsable de production au CAUE92, au sein du pôle « Programmation et diffusion culturelle ». Son regard d’architecte nourrit un travail photographique attentif aux formes urbaines, aux espaces ordinaires et aux micro-événements du quotidien.

Charlie Aubry (Lillebonne, 1990) est artiste plasticien, musicien et enseignant à l’École des Arts Décoratifs de Paris. Formé à l’isdaT, il développe une pratique mêlant récupération, électronique artisanale, réparation approximative, détournement, installation et performance sonore. Il collabore avec la compagnie Maguy Marin dès 2013 et expose régulièrement en France et à l’international (Villa Médicis, Palais de Tokyo, Frac MECA, Frac Occitanie, Institut français de Phnom Penh, Collection Lambert…).

Tous deux mènent des pratiques ancrées dans le réel, attentives aux gestes, aux savoir-faire et aux récits situés. En 2023, le duo fonde Contre Productions, une plateforme critique, collaborative et mobile, pensée pour interroger les formes de vie, la transmission et les alternatives de production.

Contre Productions est un projet de recherche et de création né de réflexions croisées sur les formes d’émancipation par le faire, l’éducation libre et les gestes situés. La Villa Kujoyama est l’opportunité d’ancrer ce travail dans des milieux où les formes de vie inventent d’autres régimes d’attention, de temps et de savoir. Le projet a pour objet d’approcher les formes qui persistent, se déplacent, se transforment doucement ; le Japon apparaît ici comme un lieu de frottement entre continuités souterraines et reformulations quotidiennes. Dans une approche transdisciplinaire, mêlant architecture, musique, photographie, installation et édition, il s’agit d’archiver des pratiques en mutation, sans nostalgie, pour en révéler la portée politique. Trois contextes seront explorés : un atelier d’excellence confronté à la question de l’héritage, un espace domestique devenu lieu de fabrication intuitive et un quotidien insulaire repensé loin des injonctions à la productivité. Ces situations, saisies dans leur singularité, donnent à voir des formes de résistance discrètes aux logiques de standardisation et ouvrent sur d’autres manières de faire récit, de transmettre et d’habiter le présent.

©Rémy Dugoua