エリーズ・ヴィニョロン&竹内 梓

Formée aux arts plastiques, au cirque, et aux arts de la marionnette à l’École nationale supérieure des arts de la marionnette de Charleville-Mézières, Elise Vigneron est metteure en scène, marionnettiste et plasticienne. Elle dirige la compagnie du Théâtre de l’Entrouvert,  conventionnée par le Ministère de la Culture. Sa démarche porte sur l’animation de matériaux éphémères et convoque la réception du spectateur à travers des dispositifs spécifiques. Ses projets se déploient sur la scène internationale et font l’objet de collaborations au long cours aux Etats Unis, en Allemagne et en Norvège. Elle est artiste associée au Théâtre de Châtillon, à la Halle aux Grains à Blois et au Théâtre Joliette à Marseille.

Azusa Takeuchi est danseuse et chorégraphe japonaise. Diplômée de l’Université des Arts NIHON à Tokyo et formée au CDCN-Toulouse/Occitanie, elle collabore en tant que danseuse ou co-autrice avec des artistes d’horizons différents comme Myriam Gourfink, Mladen Materic, Franck Vigroux, Pierre-Yves Macé, Motoko Hirayama et Elise Vigneron. En parallèle, elle développe une démarche de chorégraphe depuis 2010. Avec ses solos, elle remporte le prix de Masdanza au Yokohama Dance Collection EX 2011, et est sélectionnée comme finaliste du Masdanza16 aux îles Canaries en 2011 et Toyota Choreography Award en 2012. En 2019, elle est sélectionnée par Aerowaves pour <40Winks>. En 2019, elle crée sa première pièce en grand format «Kara-da-kara» au Théâtre Garonne-Toulouse et elle prépare actuellement son nouveau solo <FURERU / 触れる> pour une création en 2027.

Azusa Takeuchi et Elise Vigneron souhaitent mener une recherche à la croisée des arts du mouvement, des arts de la marionnette et des arts plastiques pour approfondir leurs préoccupations communes autour de la métamorphose, de l’éphémère et du lien entre animé et inanimé. Le fil rouge de cette résidence sera la notion de “mono no aware” (物の哀れ), concept esthétique et spirituel japonais, pouvant être traduit comme « l’empathie envers les choses » ou « la sensibilité pour l’éphémère ». Sans équivalent avec d’autres concepts occidentaux, il désigne une sensation subtile entre la « poignance » et le « sentiment profond » à l’attachement à la beauté du transitoire. Cette notion est ouverte à des réflexions intimes sur l’existence, le temps, la vie, la mort. Azusa et Elise iront à la rencontre d’artistes contemporains plasticiens et d’artisans japonais travaillant avec une matière en transformation pour les interroger par le prisme de leur pratique sur cette notion. Elles seront accompagnées d’un anthropologue pour collecter ces témoignages et les réunir sous la forme de base de données. Cette base leur servira de cadres d’improvisations, de concepts à traduire scéniquement pour ensuite explorer les matériaux étudiés avec leurs approches de la danse et des arts animés.

Portrait Azusa Takeushi : © Rio Saito