« HIMONO-ONNA : Que mettre au monde aujourd’hui ? »
Le 02 oct. 2025
14 h - 21 h
Villa Kujoyama
17-22 Hinookaebisudanicho, Yamashina Ward, Kyoto, 607-8492
Entrée gratuite
14:00-19:00 – Studios
Ouverture de studios par Darius Dolatyari-Dolatdoust & Grégoire Schaller, Agathe Charnet, Mark Geffriaud, Mona Oren, Théo Mouzard & Marine Royer et Laureline Galliot
15:00-16:30 – Auditorium
Conférence de Nicolas Pinon et Tsutsumi Takuya, fabricant de laque urushi, et projection d’un extrait de Asa, film réalisé par Félix Marye sur les recherches de Nicolas Pinon & Dimitry Hlinka à la Villa Kujoyama
17:00-17:45 – Jardin
FAIRE FAMILLE.S – ACTE 1 : performance théâtrale et musicale par Agathe Charnet avec Rei Ariyoshi, Giulia De Sia et Virgile L. Leclerc (FR-JP-ENG-IT)
18:00-18:15 – Terrasse
Projection du film Kujoyama sur mer de Mark Geffriaud
19:00-19:15 – Salon
Projection du film #3 – The Final love de Darius Dolatyari-Dolatdoust & Grégoire Schaller
19:30-21:00 – Terrasse
Cocktail
Retrouvez sur place de 15h à 19h un stand du café TORO !
Le projet d’Agathe Charnet s’emploie à tracer un portrait sensible et documenté de ce que signifie « choisir ou non de faire famille à l’orée du XXIème siècle », en comparant la France et le Japon. Ancré dans une étude du positionnement féministe, le projet explore l’état des luttes pour les droits des femmes et des personnes LGBTQ+ au Japon ainsi que les différentes conceptions de l’amour romantique. En faisant se mêler des expériences de vies inscrites dans des cultures si différentes, il s’agira de tisser des dialogues et liens dans les mots échangés lors d’entretiens et ateliers-laboratoire réalisés sur place. L’objectif du projet est d’aboutir à la rédaction d’une pièce de théâtre, pouvant être mise en scène dans les deux pays.
Love to Death
Love to Death prend appui sur Yūkoku (Rites d’amour et de mort), unique film de Yukio Mishima tourné en 1966, huis clos dans un théâtre Nô où il incarne un lieutenant choisissant le seppuku après l’échec d’un coup d’État, rejoint dans la mort par son épouse. Leur projet prendra la forme d’une série de cinq performances suivant la structure du film, non pour en restituer la narration, mais pour explorer un vocabulaire performatif autour de la représentation de la mort. Nourries par une pluralité de mediums – danse, photographie, travail du métal, texte, textile, vidéo et costume – ainsi que par la pratique du butō, elles utiliseront les photogrammes de Yūkoku comme des moules chorégraphiques, déformés et dépliés dans l’espace, à la recherche d’une densité de présence propre à cette recherche d’incarnation de l’image.
Monogatari
Au travers de la fenêtre qu’offre le livre d’artiste, Vincent Tuset-Anres cherche à scruter l’ensemble de l’écosystème de l’édition d’art japonaise : mettre en lumière les procédés et savoir-faire, ses spécificités techniques, esthétiques et conceptuelles, la singularité des pratiques contemporaines. Travailler au Japon permettra à Vincent Tuset-Anrès d’être au contact des professionnels japonais qui pourront l’enrichir par leur expertise. À la suite de ces rencontres, il souhaite présenter son projet auprès d’un large public afin de faire émerger de nouveaux modèles pour un secteur actuellement en transition. Il cherche ainsi à valoriser au mieux l’inventivité de l’édition d’art au Japon, la richesse de sa tradition, l’excellence de son artisanat, et la vitalité de sa scène contemporaine.
La Cire Hazé, un trésor à explorer !
Le travail de Mona Oren gravite autour d’un noyau émotionnel tissé d’impermanence et de mémoire, ainsi que d’une matière à l’image de cette sensibilité; la cire blanche, qui n’est pour elle pas simplement une substance, mais une matière vivante. Sa rencontre avec la cire Hazé en 2022 la conduit vers de nombreuses expérimentations, afin de trouver des mélanges permettant de sculpter cette matière végétale très singulière. Elle souhaite poursuivre l’exploration autour de la cire, des arbres à suif ainsi que d’autres matières propres au Japon tels que la cire de riz, le papier Washi et les blocs d’encre noire Sumi. Le corpus artistique qui en découlera mettra en lumière la poésie du processus de création : les pièces finales, miroirs d’artefacts originaux.
L’architecture de l’après – Prendre soin et réparer face aux catastrophes dans la ruralité japonaise : de la ressource au lieu, du paysage à l’objet
Depuis la triple catastrophe de 2011, les thématiques du soin (care) et de la réparation semblent avoir conduit à une reconfiguration des pratiques de certains architectes et designers japonais. Dans le cadre d’une redirection écologique, il devient impératif de repenser les modes d’exercice de la profession d’architecte, dans un contexte où la construction neuve n’apparaît plus comme la plus souhaitable. Il convient ainsi d’explorer des stratégies plus frugales, visant notamment la transformation des espaces collectifs, en impliquant activement les communautés locales. Ces démarches se manifestent, tant au Japon qu’en Europe, par un engagement direct sur le terrain, le recours à des pratiques collaboratives, ainsi qu’une réflexion sur les ressources et savoir-faire spécifiques aux territoires transformés.
L’architecture traditionnelle japonaise, une écologie contemporaine
Mark Geffriaud pratique la sculpture, la photographie, le film et la performance. Au début de sa résidence, il s’est intéressé aux machiya abandonnées et aux forêts d’exploitation en ruine. Petit à petit, il a dévié de la logique de projet pour se rendre disponible aux coïncidences et aux rencontres qui n’ont cessé de se multiplier à mesure qu’il menait sa recherche. Ce qui l’intéresse à présent, c’est la qualité d’attention et de soin apportée aussi bien aux personnes qu’aux choses qu’il a vu partout s’exercer au Japon, et dont il aimerait à son tour faire un peu l’expérience. Le programme en ce moment : éviter les intentions, suivre la saisonnalité des idées et peut-être, avec un peu de chance, trouver quelques sculptures involontaires.
Laureline Galliot, designer, peint des objets en 3 dimensions. Pour y parvenir, elle utilise un casque et des manettes de réalité virtuelle qui lui permettent de sculpter et peindre simultanément. Gorgée des gestes de savoir-faire traditionnels dont elle fait l’apprentissage, elle se forme aux côtés de l’artisane de masques de nô Mitsue Nakamura, et choisit cette fois-ci de revisiter un masque du répertoire du théâtre Nô.
Pendant leur résidence à l’automne 2024, Dimitry Hlinka et Nicolas Pinon ont étudié au contact d’artisans japonais l’utilisation de la fibre végétale associée à la laque végétale Urushi. Leur démarche explore plusieurs axes de recherche dans les domaines du design et de l’artisanat, avec l’objectif de concevoir une série d’objets illustrant les possibilités offertes par l’association de ces matériaux.
Visuel : La nuit les esprits dansent @Darius Dolatyari-Dolatdoust (2025, danse)